L'édition 5 du FESTIVAL 543 aura lieu à Coustouges du 1er au 3 août 2024

Eduardo de Filippo
Traduction : Huguette Hatem

L’acteur porte un masque pour dire la vérité et l’homme pour mentir
Eduardo de Filippo 

À la fois dramaturge, comédien, metteur en scène et directeur de théâtre, Eduardo de Filippo, né en 1900 à Naples et mort en 1984 à Rome, est une des figures majeures du théâtre européen du XXème siècle. 

La pièce, créée en 1933 par l’auteur lui-même et jouée très régulièrement jusque dans les années 70, met en lumière deux mondes opposés, une compagnie itinérante d’acteurs en difficulté et une société bourgeoise engoncée dans les conventions. Sous la pression des événements, chacun se voit contraint d’emprunter les ressorts du théâtre pour se sortir de l’impasse. Dans cette comédie grinçante, l’auteur emprunte les rouages du vaudeville pour explorer la lisière ténue entre comique et tragique, folie et raison, mensonge et vérité. 

Dans la lignée du Songe d’une nuit d’été de Shakespeare, créé lors de la deuxième édition du festival 543 in situ, à Coustouges et pour Coustouges avec des acteurs amateurs de la région, nous faisons appel cette année à des musiciens de la région, qui, sous la houlette du saxophoniste de jazz Robin Fincker, accompagneront le rythme virevoltant de cette écriture déchainée, populaire et loufoque, qui appelle le plateau.

Homme et galant homme a été joué les 5 et 6 août 2022, à Coustouges, avec  Pierre Baux, Pascal Cervo, Rama Grinberg, Agnès Joëssel, Richard Miralles, Claire Olivier, Frédéric Pierrot, Mireille Roussel, Violaine Schwartz et les musiciens Robin Fincker, Anne Vivienne Hammond, Christiane Van Praet, Evelyne Bardet Kisielnicki et Peter Taylor. 

Les participant.es issu.es de la troupe de théâtre amateur Les Déjantés, portée par l’association Armadadart, nous proposent, en complicité avec Pierre Baux, un concert littéraire et choral, explorant tous les registres de la lecture à voix haute.

Architecturé autour du poème Quelque part, quelqu’un de Henri Michaux, cette lecture sera entrecoupée, comme autant de courts solos, de textes d’Eléonor S., Jack Kerouac, Ian Monk, Blaise Cendrars et Georges Aperghis.

Variations autour de quelqu’un a été joué à Coustouges les 5 et 7 août 2022, avec Jacques Bardet, Jean Chillon, Florence Gie, Marie Miralles, Richard Miralles, Alain Planes, Dominique Sagué et Megan Southworth.

Violaine Schwartz

En écho au livre Papiers, publié en 2019 aux éditions POL et adapté au théâtre pour le CDN de Besançon et repris lors de la première édition du festival 543, donnant la parole aux demandeurs d’asile, Violaine Schwartz a voulu regarder de l’autre côté du miroir.
Dans cette Europe-forteresse où les pays se referment sur eux-mêmes, dans cette société où l’Autre est devenu avant tout un danger dont il faut se protéger, qu’en est-il de l’hospitalité ?
Croisant deux pratiques et deux mémoires, l’espagnol et le français, l’acrobatie et la littérature, dans un territoire où il n’y aurait qu’une seule chaise à partager, Victoria Belén et Violaine Schwartz  seront hôte et hôtesse l’une et l’autre, conférencière à quatre mains et employée de la préfecture, prof de français et réfugiée pour mettre en corps et mots l’acte d’accueillir l’Autre. Ou non. Ou peut-être. Et comment ?

De L’une à l’hôte a été joué le 6 août à Serralongues  et le 7 août à Coustouges, avec Victoria Belén et Violaine Schwartz. Conception Pierre Baux, Violaine Schwartz et Victoria Belén

Georges Perec

Ou comment, quelles que soient les conditions sanitaires, psychologiques, climatique, économiques ou autres mettre le maximum de chances de son côté en demandant à votre chef de services un réajustement de votre salaire.

Georges Perec, né en 1936 et mort en 1982, membre de l’Oulipo, l’Ouvroir de Littérature potentielle, laisse derrière lui une œuvre foisonnante, nourrie de contraintes formelles : La Disparition, un roman écrit entièrement sans la lettre E, Je me souviens, La Vie mode d’emploi (prix Médicis 1978)…

La pièce de théâtre, L’Augmentation, écrite en 1970, part d’un organigramme formel et en explore toutes les possibilités, sur le principe de la tactique de l’épuisement déjà employée dans La Disparition. Cette pièce ludique et politique comporte six personnages : la proposition, l’alternative, l’hypothèse positive, l’hypothèse négative, le choix, la conclusion et la voix de la rougeole.

L’Augmentation a été jouée le 6 août à Coustouges et le 7 août à Amélie les Bains, avec Pascal Cervo, Rama Grinberg, Agnès Joëssel, Claire Olivier, Frédéric Pierrot, Mireille Roussel, Pierre Baux et la voix de Violaine Schwartz.

Un concert réunissant Garth Knox, à l’alto et Robin Fincker, au saxophone et à la clarinette, deux grands artistes qui se rencontrent ici pour la première fois et improviseront dans l’église sainte Marie de Coustouges.

Le concert a eu lieu le 7 août 2022, à Coustouges.

D’après La Haine de la musique de Pascal Quignard – Édition Calmann-Levy

Interprétée par un musicien et un comédien, Il se trouve que les oreilles n’ont pas de paupières est une polyphonie qui tisse la langue de Pascal Quignard aux notes d’une composition musicale originale. Confrontant le concert à une réflexion sur la musique, le spectacle joue de l’oscillation entre entendre et comprendre. À la profondeur du texte, érudit et sensible, répond l’architecture de la musique. À sa forme étonnante, entre méditation, conférence, discours politique, conte et confession, répondent la virtuosité et la capacité du son à se transformer en un instant. À l’hypothèse d’un désamour, qu’évoque le titre La Haine de la musique, répond le seul acte possible pour un compositeur : faire sonner, faire entendre, toucher au plus intime. 

Il se trouve que… a été joué à Coustouges, le 7 août 2022, avec Garth Knox (alto) et Pierre Baux (voix)
Conception, musique, dramaturgie et mise en scène : Benjamin Dupé
Collaboration informatique et musicale (IRCAM) : Manuel Poletti